lundi 25 mai 2009

Dans la jungle de Calais, l’installation de plus en plus durable des migrants afghans

juste parce que je reviens de Calais... pas pu rencontrer les Irakiens malheureusement, mais plein d'histoires d'Afghans qui résonnent encore dans mes oreilles... une super journée dans la jungle!

A Calais, les migrants afghans construisent des baraques en dur, ignorant les déclarations du ministre de l’immigration venu annoncer en avril la fermeture de la « jungle », où ils sont plusieurs milliers à se cacher en espérant passer clandestinement en Angleterre.

« Nous sommes entre 500 et 600 Afghans à vivre dans la +jungle+. De l’autre côté de l’autoroute, il y a le campement des Irakiens, celui des Kurdes, des Somaliens et des Iraniens, nous ne nous mélangeons pas, c’est trop dangereux », assure Ranjit, qui surveille une casserole de thé au-dessus d’un feu de camp.

Les baraques recouvertes de bâches bleues ou blanches ornées de versets du Coran ou de poèmes en langue ourdoue s’alignent en bordure de la zone industrielle entre la forêt et les hangars.

Au milieu de ce village improvisé, un panneau en français signale la mosquée. La charpente du lieu de culte, comme des baraques, est composée de barres de fer, autour desquelles les migrants ont aménagés des massifs de fleurs.
« Nous prenons ces fleurs dans les jardins municipaux la nuit pour décorer notre lieu de culte », assure Mahmoud, qui dit avoir 17 ans.

Le campement de fortune s’étend de l’autoroute à la zone industrielle de Calais. La « jungle » des Afghans ne comptent que deux femmes. Comme dans les territoires des migrants irakiens, somaliens, iraniens ou kurdes, tous distincts, les femmes sont peu nombreuses.
Les deux Afghanes sont une mère et sa fille qui tentent de rejoindre le père, déjà à Londres et titulaire d’un titre de séjour, selon les hommes regroupés devant la mosquée.

« Nous tentons régulièrement la traversée vers l’Angleterre avec elles, nous les protégeons en les laissant au milieu des essieux des camions », précise Hekmatyar.
Le jeune homme a tenté plusieurs fois de passer en Angleterre, il exhibe son pied, barré de larges cicatrices. Comme lui, de nombreux migrants ont eu les côtes ou les membres cassés par les essieux des camions sous lesquels ils se cachent dans le port de Calais pour traverser clandestinement la Manche.

« Je me fais régulièrement arrêter par la police, parfois deux fois dans la même journée. Les policiers me connaissent maintenant, ils me relâchent toujours. Après cela, je rentre à pied au campement, à 2 km du poste », explique Gulmatin, venu de Jalalabad, qui assure avoir 20 ans.