mercredi 16 juillet 2008

Bled 3ajib...




Sauté dans un taxi direction Damas… pour moins de 10 euros !
J'avais peur que les Syriens me créent des problèmes avec mon passeport français et ma carte nationale marocaine, mais ils ont rien dit zaama al oua7dé al 3arabiyé ;o) donc en bonne logique (syrienne) ils m’ont fait le visa des… Irakiens… blad 3ajib, nan ? et au retour, l’amie qui m’accompagnait a voulu revenir en Jordanie avec son passeport marocain, donc il ont voulu lui faire un interrogatoire, puisque, c’est connu, les Marocaines viennent chez eux pour se prostituer… on nous l’a faite à l’américaine, genre « tchch tchchchch 3andana mouatena maghribiya... » le poste frontière en ébullition, prêt à appréhender cette Marocaine qui passe de Syrie en Jordanie… mouhim, entre deux, on a vu Damas, la vieille ville est superbe! …

J’vous la fais un peu comme dans les films dernière générations, c'est pas vraiment dans l'ordre... désolée ;o)

A Damas, donc, on s'est baladées dans les quartiers chiites, les seules sans voile (ou mazal on avait des manches!!!) elles sont toutes ninja! Mais pas le ninja marocain, nan, nan, elles, elles tiennent leur foulard avec la bouche, voire elles le coincent sous leur nez, pour que ça tienne, j'adoooooooooooooooooore les syriennes ;o)

La mosquée des Omeyyades (sur la photo) est magnifique et son adhan l'est encore plus, ils le font à cinq ! Du côté des mosquées chiites, Sayda Rqiya est à voir, dédié à l'arrière petite fille du prophète… Autour du mausolée, des femmes tournent en rond et hurlent, pleurent… comme à un enterrement ici, à coup de « Allaaaaaaaaaaaaaaah », « ya laaaaaaaaaaaahoui »… bled 3ajib, nan ?

Le plus sympa à Damas ? au milieu du sou9, qui s’étale sur plusieurs grandes rues couvertes, qui m’ont rappelé un peu la médina de Rabat, des lignées de boutiques de chaque côté, plus belles les unes que les autres, ici des épices, là des tissus, un vendeur de grenouille séchées et autres peaux de serpents, « ki khalli arrijal kal 7ssan ! », une famille à ma gauche, deux femmes voilées sur ma droite et mon regard captivé par les échoppes… et là, juste après le glacier le plus couru de Damas, une porte ouverte qui donne sur… un hammam (pour hommes of course) avec la porte OUVERTE!!! Savamment agencés, les sdadar sur lesquels ces éphèbes se prélassent sont bien sûr disposés dans l’axe exact de la porte… et la serviette microscopique est de mise…

(by the way, bled 3ajib, je voulais vous écrire mais il n’y a pas des masses de cybers et la plupart des sites sont censurés donc…)

mercredi 9 juillet 2008

Un soir à Amman...

Amman, ouasst al balad, 3 m², des murs tapissés de DVDs, une télévision immanquablement allumée mais que personne ne regarde, des cartons de films qui s’entassent et au milieu le petit vendeur qui s’agite, prévenant… très prévenant, enfin, surtout avec l’ami qui m’accompagne, à coup de habibi et autres 3azizi en lui pressant la main, le bras, l’épaule…
Au rayon des films indiens, deux hommes qui demandent les dernières sorties. Ils veulent Shah Rukh Khan et Kajol, Preity Zinta et Ashwarya Rai, ils connaissent bien et semblent apprécier le style Bollywood… et dire qu’on m’appelle la midinette quand je pleure devant le millième mariage de Shah Rukh Khan qui va rater à cause de la belle-mère, des terroristes, d’un tremblement de terre ou que sais-je ! Les deux djellabas blanches s’écartent et deux nouveaux entrants font leur apparition, réduisant un peu plus encore l’espace dans la petite échoppe… Ils descendent d’une voiture immatriculée en Jordanie mais ils ont cette façon bien particulière de prononcer le « h »… Eux, se tournent tout de suite vers les derniers films américains, au cinéma chez eux et déjà en DVD à un dinar ici…
Plusieurs sacs de films de Bollywood plus tard, les deux jellabas se mettent en branle, les keffieh virevoltent et un puissant « salamo 3alaikoum » retentit. Nos fans de mélodrames indiens reprennent la route : venus de Jeddah pour faire leurs courses et respirer quelques instants dans la folle Amman – pourtant bien prude aux yeux de plus d’un…
Le long de l’autre mur, on passe en revue - en anglais – les derniers scénarii d’Hollywood, on convertit en shekels pour mieux marchander et on finit par se séparer après maints « salam khalikoum » et autres « akhlan »… Moi, je regarde mes voisins d’outre-jourdain remonter dans leur voiture sans bien comprendre, tandis que mon ami m’explique que, « dans un souci de protection », des plaques locales leur sont fournies à la frontière.
A la télé, des images d’archives, Sabra et Chatila, une vieille femme en pleurs, elle hurle, fixe la caméra : « wein al 3arab ? weinkoum ? »