lundi 20 octobre 2008

Anta fi firanssa la tastaghreb !

Back to roots… me voilà de retour d’un reportage bien rigolo… des princes saoudiens, des petits Européens qui forent chez eux, des spéculateurs qui prient pour que le cours du brut remonte, des petits Français qui ont bien compris où se trouvent le clash, des petites nénettes qui l’ont tout aussi bien saisi et jouent de leurs atouts auprès des vieux capitalistes en mal d’amour…
Contente d’avoir entendu un prince remettre à leur place les petits démocrates de nos grands pays capitalistes qui voient leur entrée dans les capitaux comme une action « hostile »… le p’tit prince a dit… « ah bon, il va gaspiller tout l’argent qu’j’lui avait prêté… demain j’reviens avec des mecs du 9.5, des mecs du 94 et des mecs du 9.3 »… 9.3 ! tiens, parlons-en… j’ai quitté la France trois jours, je rentre pour apprendre qu’on y découvre les violences policières après une vidéo à Montfermeil… Saba7 al kheir… mieux vaut tard que jamais… no comment…
90ème suicide en prison depuis le début de l’année, mais on préfère faire les unes sur les sifflets pour France-Tunisie… et puis, tiens, tant qu’à faire on va interdire les matchs avec les pays du Maghreb… à quand l’entrée des stades au faciès… on pourrait aussi nous noter : 10/10 parfaitement intégré… jusqu’à 0/10 bon à expulser…
Pas vraiment optimiste, la Sarah Ben, ce soir ! peut-être parce qu’en ce beau mois d’octobre, le 17 est encore passé à la trappe ! aucune commémoration, toujours aucune excuse… parce que Mehdi Ben Barka a disparu cette semaine et que personne n’en parle…
Back to roots, je vous dit…

lundi 6 octobre 2008

Back...

Voilà… me revoilà en France… difficile retour, pas mal de choses, de gens, d’histoires laissées là-bas, un peu partout… encore plein de choses à voir, d’aventures à vivre ici et là… des amitiés, des amoures, des liens à entretenir… le retour est difficile, des bouts de moi, de ma vie, me manquent… d’autres se créent ici… l’ordre me dérange, le silence me tue, le Français me fatigue, une seule langue, des sujets de discussion tellement uniformes, la pensée unique me rend malade, le conformisme et le consensus me fatiguent… nous sommes bien peu militants, bien peu concernés, bien peu réveillés, je trouve…
Je rentre et on tire sur les Arabes, les insultes refleurissent, je suis une « conne » et chaque cinéma, chaque kiosque, me le rappelle, une « intégriste », une « soumise », une « terroriste »… la lutte recommence, je dois de nouveau me justifier, montrer patte blanche, je dois m’expliquer, prouver que je ne suis pas « comme eux », que je ne soutient pas ceci ou cela, que je ne cautionne pas, que je ne suis pas embrigadée…
Je suis déjà fatiguée, je croyais avoir dépassé ça… et puis, je reviens et rien n’a changé… je suis encore une « beurette », l’Arabe de service… je devrais pouvoir raconter la ZEP, la banlieue, l’Islam…
Je ne suis pas ça, je ne suis pas QUE ça, je ne veux pas être ça, je veux parler d’autres choses, pouvoir parler de tout, sans qu’on analyse mes positions, mes paroles, mes idées à l’aune de ce que je devrais être, de ce qu’on croit que je suis, de ce que je devrais représenter, de ce qu’on attend de moi…
Je veux pouvoir être d’un bord politique, d’une confession, d’un avis qui est le mien, avant d’être celui de ma communauté supposée… communauté que, par ailleurs et cela m’est aussi étrange qu’aux autres, j’ai bonheur à côtoyer… communauté dans laquelle je me reconnais en partie, comme je me reconnais dans des groupes politiques, une génération, une ville, un pays… j’aimerai juste qu’on me laisse de réclamer de plusieurs identités, de plusieurs courants, de plusieurs personnes… sans présupposés !
Je rentre et je dois retrouver des réflexes qui me pesaient et dont je voulais me délester… je rentre et je dois encore m’expliquer…
Je rentre et on tire sur les Arabes…