vendredi 28 novembre 2008

Le spleen de Paris...



Je n’arrive pas à écrire, je ne sais déjà plus quoi dire… tristesse des mots, fadeur du discours, vacuité totale de l’esprit… fatiguée, lassée, désorientée… le spleen de Paris ? je ne sais pas, ou plus…

Il m’arrive toujours autant de choses, je me prends toujours autant de trucs dans la gueule, comme ça, violemment. Je réagis toujours autant, je ris fort, je pleure un peu, je suis violemment dégoûtée, je m’insurge beaucoup, j’agis un peu, mais je n’arrive plus à le formuler…

Je passe mes journées à argumenter, à m’opposer, à essayer de me distinguer, à essayer de faire entendre ma voix, à refuser le formatage, les idées qu’on m’impose, à tenter de me forger des opinions… Je pérore pas mal, je m’enflamme, défend des théories que nous ne sommes plus beaucoup à défendre, je prends faits et causes pour ceci ou cela et puis là… je suis vidée, fatiguée, éreintée…

Peut-être ce film hier soir à l’IMA sur Driss Chraïbi, qui remue toujours tellement de choses en moi...
peut-être la lecture fiévreuse de Moha le fou Moha le sage (merci Mohammed ! merci !!!) qui depuis hier me hante…
peut être ce type qui s’est écroulé sous nos yeux dans le métro et que tout le monde préférait enjamber au lieu de l’aider à se relever…
peut-être l’homme pressé du même wagon qui proposait de « le foutre dehors à coups de pied dans le cul »… ou celui qui est subrepticement passé devant cet aveugle qui laisser filer sa troisième rame de métro…
peut-être Saïd, 30 ans, chef d’entreprise, qui me raconte l’accueil des banquiers pour monter sa boîte, avec pour seule question à la bouche : « comment avez-vous réussi à vous procurer tous ces faux documents ? »…
peut-être l’impression de se sentir un peu seule, au retour de cette manif’ où nous étions deux cents à manifester contre la réouverture du centre de rétention administrative, entourés par autant de flics…

Le spleen de Paris, sûrement…

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Courage.....C'est juste l'effet du froid, de l'hiver ...bouge toi!

Anonyme a dit…

Dur dur d'avoir le spleen à Paris! Est-ce l'effet de la grisaille qui sape le moral ou juste un petit coup de nostalgie?
Trouve ta bouée de sauvetage en toi même! Trouve toi une passion! pour te perdre dedans...
Cordialement

Chess a dit…

Peut être tous ça en même temps !!
C'est la vie et ce qui fait son charme, des gens qui nous font sourire, d'autres qui nous donne une grande envie de les taper !!
Mais il faut garder le sourire et toujours se dire que tus va se passer pour le mieux.
Bonne année :)