lundi 31 mars 2008

On pense à des trucs (pas) cons des fois...

Je suis une bonne fille. J’ai fait de bonnes études, j’ai rendu mes parents un peu fiers, y’a même des gens qui me comparent avec leurs enfants, qui me donnent en exemple, peut-être. Je me débrouille assez bien en fin de compte, je fais des trucs qui me plaisent et qui me font découvrir le monde. Et j’ai la chance d’avoir des parents qui me laissent le faire et qui sont là pour que je leur raconte et qui m’écoutent et qui me portent, vraiment, j’ai de la chance…

C’est bien de s’éloigner comme ça, de voir de plus loin, d’avoir enfin envie de revenir, d’apprécier ce que tu as, ce que tu avais, de vouloir faire évoluer les choses, d’avoir vraiment vécu, de voir ta vie s’accélérer comme ça, de voir le temps filer, de te dire qu’en fait ta vie tu l’as bien remplie, tu l’as bien vécue, que tu la vis bien, en fait, que c’est pas morne ou triste ou routinier, que ça change, ça évolue et que les gens autour de toi changent aussi, que tu évolues dans d’autres milieux, d’autres délires, d’autres points de vue, d’autres langues…

Oui, je l’aime bien ma vie en fin de compte, et je me dis que c’est déjà l’essentiel, que c’est sûrement comme ça qu’on est heureux et qu’on le devient encore plus. Tiens, c’est con, ça ! c’est quand t’es heureux que tu le deviens encore plus, quand t’es triste et pas bien et que ta vie c’est de la merde et bah, tu tombes, tu vas pas bien, t’as pas envie de continuer, alors qu’il y a que comme ça que ça ira mieux, alors qu’il y a que comme ça que tu vas découvrir des gens, et parmi eux, des amis, des amoureux, des potes, des connards qui vont quand même te faire avancer, te faire découvrir des trucs, bouger…

Et puis, y’a encore beaucoup à faire, faut s’installer, faut trouver un boulot, faut trouver chaussure à son pied… moi, j’aimerais tout ça, tout de suite, mais apparemment y’a plein d’autres choses à faire et à découvrir avant… la preuve, moi, je savais pas qu’un jour j’irai vivre au Maroc et même que j’apprécierai, je savais pas que j’irai vivre aussi en Jordanie, que je choisirai ce boulot là, que j’aurai ces amis-là, ces délires-là, que je serai si différente de pas mal de gens et que je ressemblerai à ceux-là plutôt qu’à d’autres, que j’aurai tout ça, que je passerai à côté de tellement d’autres choses, que … que … que …

Et puis, y’a même des gens qui m’ont dit qu’ils étaient amoureux de moi, ils sont passés à d’autres maintenant, ou pas, moi aussi, enfin, des fois, des fois pas complètement, ou après longtemps… en fait, j’ai une vie normale… et puis, je vois mes copines, les filles avec qui j’ai grandi, j’ai évolué, elles aussi, pas toutes dans le même sens, pas toutes pareil. Et je sais pas qui s’en sort mieux, qui a eu raison, ou bien personne n’a eu tort, et c’est déjà pas mal et puis je me dis qu’on a toutes réussi quelque chose, comme on voulait pas les mêmes, et puis, on est à peu près contente d’en être arrivées là, pas forcément là où on voulait être, ou pas encore…


Pourquoi je repense à vous ?
Pourquoi tout d’un coup, comme ça, je me retrouve transportée dans la cour de récré, avec vous ?
Pourquoi s’est-on perdues de vue ?
Pourquoi ? alors que vous avez représenté toute ma vie, alors que vous m’avez connue mieux que moi-même et que je savais tout de votre vie, alors que nous avons partagé nos meilleurs moments, nos souvenirs, alors que nous avons grandi, évolué et changé ensemble…
Vous toutes, vous tous, qui avez fait avec moi les pires conneries, juré les plus belles promesses, partagé les plus grands délires, les premières soirées, et toutes les autres, les premières amoures, puis les suivantes, pourquoi est-ce que vous n’êtes plus là pour le premier diplôme, le premier boulot, nos premières fois, nos premiers succès, nos déceptions et nos espoirs de grands ?

S., ma première meilleure amie, ma première séparation, le modèle de mon enfance.
C., ma sœur à la primaire, mon double, la deuxième tête du monstre que nous étions pour nos instits’.
L., E., C.,S., témoins de nos premiers baisers, de nos premiers verres, nos premières clopes, nos premier joints, de mes premières amoures, de mon premier régime (mémorable ;o)
Z., L.,M., avec qui j’ai décroché mon premier diplôme, excitées avec moi pour nos premières sorties en boîte…
Une pensée pour vous. J’aimerais vous revoir, savoir ce que vous devenez, comment vous vous fringuez, la couleur de vos cheveux maintenant (les miens sont rouges, comme E. j’imagine…), les garçons avec qui vous êtes sorties, ceux que vous détestez, l’Homme de votre vie peut-être ? le boulot que vous voulez faire, le pays où vous habitez maintenant, votre musique du moment…
Pourquoi je repense à vous là ?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Ah! nostalgie quand tu nous tiens... on repense forcement à ce genre de chose quand on est loin de chez soi... Bon courage

CandySha a dit…

Très beau voyage dans le temps des souvenirs et arrêt sur images...
J'ai ressenti le même besoin il y a quelque temps, une fois loin de chez moi, et à un tournant décisif de ma vie, et j'ai même entrepris des recherches...et qui cherche trouve! J'ai eu bcp de surprises, de soupirs...retrouvés des gens qui ont bcp changé, d'autres pas...et c'est fascinant de voir par exemple que le petit malicieux camarade d'antan est ur le point de devenir futur papa...ou troublant d'apprendre que la petite première de la classe pour qui on a imaginé une carrière dorée a finalement arreté ses études pour devenir mère au foyer...
ah! la vie :)
Sympa ton blog, j'y repasserai te lire avec plaisir...surtout que tu me rappelles mon séjour en jordanie ;)

sarah ben a dit…

tu étais en Jordanie?
dis-moi, t'as fais quoi? je me morfonds un peu... gimme some tips ;o)

j'ai eu quelques petites surprises comme ça... le surdoué qui plaque sciences po, le pote à la ramasse en langue à qui j'apprenais à prononcer la jota et le "r" qui vit entre l'amérique latine et washington! celles qui se sont mariées avant même la fin de la première année de fac... je vais fouiller pour les autres, t'inquiètes...
bisous miss

CandySha a dit…

Heu pour les tips...ça va être dur! J'avais un chaperon donc pas pu faire grand chose à part les visites de sites archéologiques...
Par contre, si tu peux, n'oublie pas d'aller faire un bain de boue et un plongeant à la mer morte! Il y a un hotel movenpick syyympathik qui donne sur la mer mais pas obligé le passage par l'hotel, ya aussi des ptits cafés...
Moi j'ai kiffé le coucher de soleil et le soir in ze dead sea!
enjoy!

sarah ben a dit…

pour la boue, je sens que je vais me faire ça la semaine prochaine...
movenpick, on m'en a parlé...
pour l'archéologie, c'est bon, j'ai fait Pétra, j'ai eu ma dose, mais c'est vrai que c'est grandiose!
maintenant, je vais pas aller jusqu'à "tourister" à la citadelle et tout tous les dimanches (les samedis, pardon ;o)
ahahahah, pour le chaperon! moi j'en ai pas, mais c'est comme si, dès que tu sors, tout le monde se fait un devoir de te chaperonner... et vas y que je te reluque, que je me tourne vers mon mari pour lui dire regarde comment elle s'habille, la folle? et ses cheveux, là! n'importe quoi!
à quand la sarah, voilée à l'égypto-jordanienne... avec le kit, talons-slim-string-haut moulant-chapeau-maquillage...
bisous ma candysha, à très vite ;o)

CandySha a dit…

wahahahahahaha louuuuuuuuul pour le kit :p