samedi 5 janvier 2008

Barakaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa mn lkhouf (entre autres...)

Malgré tout ça, malgré le fait qu’entre autre on nous gave toute la journée de conneries sur une télé unique qui ne souhaite surtout pas se renouveler, qui vise la ménagère qui elle aussi ne souhaite en aucun cas changer son quotidien bien réglé, cantonnée dans son rôle qu’elle caricature elle-même et dans les trois quatre lieux qu’elle pense assez honorables – neutres, en fait – pour pouvoir être fréquentés au vu et au su de tous, malgré tout cela les jeunes existent ! et c’est déjà beaucoup ! tout est fait pour les squizzer, pour juguler leur expression, pour dévaloriser leur création, pour les juger vulgaires, impies ou fainéants…
On est vite classé et jugé : sortir du rang, ne pas rentrer dans les cadres prévus par les parents ou la société, tout simplement vouloir être libre n’est pas bien vu…
On a rien trouvé de mieux que la peur pour les « éduquer », en tout cas pour qu’ils ne posent pas de problèmes, qu’ils ne cherchent pas trop loin et qu’ils ne veuillent pas s’éloigner trop loin. En leur faisant croire que le monde est méchant, on leur fait croire que c’est de leur propre chef qu’ils choisissent l’enfermement. Tout le monde doit diriger quelqu’un : le garçon, sa copine, reproduisant le schéma qui régit les relations entre sa mère et son père, l’un subvenant aux besoins de la dernière et celle-ci téléguidant l’autre, pas toujours à son insu, dans une répartition des tâches et des décisions qui tient de l’équilibre fragile et du compromis, selon le schème du « moins pire ». La mère se fait un devoir de pourrir la vie de sa fille, si jamais celle-ci montrait la moindre velléité, même dépassée la majorité, de vouloir prendre une décision sans courir dans son giron et suivre son choix. Le mari, écrasé par le système, le policier, son directeur, les économies drastiques qu’il doit faire, ne se sent exister qu’une fois devant femme et enfants qui quémandent, reproduisant fidèlement les relations Etat-citoyens.
Et le pire c’est qu’ils ne voient même pas l’intérêt de s’émanciper, confortablement installé dans cette situation de minorité, certes handicapante mais grâce à laquelle ils sont sûrs de ne jamais se frotter à l’extérieur et aux autres.

Comment alors avoir des désirs un tant soit peu équilibrés et épanouis ? Tout est mal, tout est mauvais, tout le monde est là pour vous le rappeler, tous se font un devoir de vous mettre mal à l’aise, de vous culpabiliser, de vous observer, de vous faire sentir ce regard pesant, cette surveillance « pour votre bien », parce que vous n’êtes pas des « Français », parce que vous vous respectez, parce que vous avez l’honneur de la famille sur les épaules, parce que surtout les gens pourraient le répéter… le règne de la délation, une organisation imparable pour maintenir tout le monde dans les rangs serrés du conformisme et de la tradition hors d’âge et sans aucune cohérence avec le présent…

Pas de signes d’affection hormis en centre ville, dans les quartiers un peu impersonnels, très fréquentés ou dans l’intimité d’une voiture (encore faut-il trouver un terrain neutre et à l’abri des regards et des « stafettes »…) ou d’un appartement – emprunté ou loué, pour ajouter au glauque de la situation…

Aucun commentaire: